LE TOURISME A GRAREM, EST- CE UNE UTOPIE?

Publié le par el hiya

Grarem peut-il prétendre à une vocation touristique ?

- Absolument pas ! Répondrez-vous en chœur et sans la moindre hésitation.

- Mais pourquoi donc ? S’étonneront certains irréductibles.

- Eh bien, tout le monde connaît Grarem pour avoir surtout une réputation de région agricole. Les colons ne s’y sont pas trompés en y prenant des concessions et en exploitant de grandes surfaces de culture de céréales. La production faisait vivre presque toute la population jusqu’à l’indépendance.

Après et durant les années soixante il y’a eu une certaine continuité, mais vite essoufflée. Par contre le flux migratoire vers la France a augmenté d’une façon vertigineuse. De telle sorte que la plupart des familles vivaient des mandats envoyés par les émigrés. Ensuite est venu le temps des sociétés nationales et l’age d’or du secteur public qui a vu les chantiers du bâtiment et les usines clé en main de l’industrie industrialisante, chère à Boumediene, brasser une main d’oeuvre rurale, trop heureuse de profiter des commodités de la ville. Grarem vivotait alors au rythme de son marché hebdomadaire, chaque jeudi, et restait quotidiennement  enveloppé dans la fumée et l’odeur de ses célèbres brochettes. Parler de tourisme alors aurai fait esclaffer le dernier des crédules. Mais depuis, le projet du barrage est arrivé et a donné une opportunité extraordinaire à Grarem qui est placé en première loge du lac artificiel. Se peut-il qu’il y’ait un embryon d’activité touristique dans la région ? Le Docteur Hassan Boukezzoula, président de l’association NOUR BENI HAROUN, POUR LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT, L'AMENAGEMENT ET L'URBANISME , en est tout à fait convaincu. Précurseur en la matière, il a déjà, sous l’égide de l’association, mis en place un club de randonneurs par le biais duquel ont été organisés 5 excursions suivant des circuits chaque fois différents. Il est vrai que la qualité des participants, dont le nombre dépasse à chaque fois la trentaine, n’est pas accessible au commun des mortels, mais l’initiative est là et elle est louable. Le maître mot chez le docteur Boukezzoula c’est l'écotourisme : autrement dit le tourisme écologique ou tourisme vert, c’est une sorte de tourisme militant pour la sauvegarde de l'écosystème  et de la biodiversité. La dégradation continue de la faune et de la flore étant flagrante, il devenait presque vital de lutter farouchement pour sauvegarder ce qui pourra encore l’être. Ce n’est ni un luxe, ni un rêve utopique d’un snobinard invétéré. Il n’y a qu’à voir ces petites choses qui ont fait le charme de notre enfance qui disparaissent une à une sans crier gare : Je ne vois plus les hirondelles qu’en photo, alors qu’auparavant elles faisaient vraiment le printemps et on vivait ensemble jusqu’à l’automne. Où est passée l’alouette, la caille, le rouge-gorge, le porc-épic « leblibel », «ederdrous », « errekhma », « el béze », « siwana » et j’en passe. L’eau de Oued Rhumel et Oued El Kébir était claire comme de l’eau de source. On y nageait tout l’été et on s’y désaltérait souvent. On pêchait le poisson à la main sous les rochers, son goût était succulent, sauf qu’il fallait faire attention à ne pas avaler les arrêtes (echouk), sinon gare à l’étouffement. Le sol était ferme et comportait de la végétation, contrairement à aujourd’hui où l’érosion fait beaucoup de dégâts et les glissements de terrain apparaissent partout défigurant complètement le paysage, à tel point qu’on ne reconnaît plus des endroits dont on gardait jalousement, depuis l’enfance, l’image dans nos esprits insouciants.

        Mais le tableau n’est pas aussi noir quand même, il n’est pas trop tard pour reprendre conscience et faire de la région de Grarem, un endroit où il fait bon vivre. Elle en a les potentialités.

         Docteur Hassan Boukezzoula     

Articles intéressants du quotidien El Watan à consulter :

    1)      MASSACRE A GRANDE ECHELLE

Paru dans l’édition du : 23/05/2005

 

 

2)      NOUR BENI HAROUN DENONCE

Edition du : 05/12/2005

 

 

3)      METTRE LE HOLA AU BRACONNAGE

Edition du : 04/07/2007

Publié dans LES SITES PITTORESQUES

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B
Bonjour El-Hiya <br /> Encore merci pour tout vos efforts  à  développer  ce  blog et donner un maximum d’informations concernant notre chère ville Grarem. Je tiens aussi à remercier notre frère Nacer pour son site.  <br /> En ce qui concerne le sujet que vous aviez abordé cette fois-ci,  je suis tout à fait d’accord avec toi,  il y a quelques années quand j’étais à Grarem, je voyais des jeunes constantinois  qui venaient avec leurs cages pour chasser nos oiseaux, et sans qu’il n’y est une réglementation ni rien pour préserver  les différents espèces dont la région était riche.  Tout le monde trouvait ça dommage, hélas personne ne bougeait. En tout cas, j’espère que ça commence à changer avec notre Docteur Hacene. <br /> Je tiens aussi à faire une remarque, je ne sais pas sur qui mettre la responsabilité, les espaces verts!!!! Pourquoi ceux qui sont responsables de l’aménagement ne pensent pas à ça ?? Même des fois on peut les voir sur des plans, mais quand c’est la réalisation, on ne trouve plus la même chose!!!<br /> En  matière de tourisme, ce n’est pas juste Grarem qui en souffre, c’est toute l’Algérie. J’irai pas loin, regardez un pays voisin qui est la Tunisie, j’ai vu presque tout le pays, ils n’ont pas plus que nous, au contraire, on en a plus. Sauf, je peux dire les infrastructures : Motels, Hôtels, Transports, manèges … sont quasiment nuls chez nous.   <br /> Finalement, une petite idée de ma part, pourquoi ne pas développer la petite forêt  de Tadrar, comme  créer des sentiers pour faire des randonnés, mettre des tables de Pic-Nic, afin que les familles puissent y bénéficier  et faire du BBQ, créer un petit air de jeux pour enfants …  c’est mon rêve quoi !!! <br /> J’espère je n’ai pas trop parlé. Bonne continuation et à la prochaine.  
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