UN ECRIVAIN CHAHID MORT DANS LA COMMUNE DE GRAREM

Publié le par el hiya

Voici un article paru dans la presse algérienne, signé A.B, et que j’ai puisé sur le net,qui nous en apprend des choses sur un homme hors du commun, mort en héros pas loin de Grarem et dont on ne peut rester insensible même après tant d’années

MUSTAPHA LAROUSSI BEKKOUCHE : ECRIVAIN CHAHID AU DESTIN EXCEPTIONNEL

Né le 2 septembre 1930, ce dernier, une fois jeune, vouera sa vie au combat contre le colonialisme jusqu’à son exécution le 2 septembre 1960 suite à une « corvée de bois » dans un camp de concentration à Bounaadja, sur les hauteurs de Grarem Gouga (W. de Mila). Cruel destin que le sien, car il est décédé le jour même de son anniversaire. Trente ans, jour pour jour, voilà ce qu’il a vécu, mais au fond, il a vécu plusieurs vies, comme on le verra plus tard. D’abord indépendantiste, il a fréquenté les anciens du PPA, puis le MTLD, puis l’OS. Batna, Coudiat, Serkadji et Berrouaghia, ce sont des noms de villes et de quartiers, hormis Serkadji qui sonne prison, mais pour M. L. Bekkouche, ce ne seront que des prisons et des lieux de détention, où il croupira depuis le début du mois de novembre 1954 à avril 1956. Il retournera au maquis et sera blessé à Annaba puis exécuté. Dans ces lieux de tortures et de détention, il continuera la résistance et la lutte avec la plume malgré les dures conditions de vie. Comme Kateb Yacine et bien d’autres, ayant dompté la langue du colonisateur, ce « butin de guerre » comme disait le premier, il écrira trois romans Duel de Titans, Les sacro-saints et L’enfer des anges. Il est aussi l’auteur d’une quarantaine de nouvelles, un recueil de contes et un autre de poésie. Ainsi, après 40 ans de silence, la famille du chahid, qui a su garder tous ces précieux manuscrits (des cahiers d’écolier), a entamé un long chemin pour honorer la mémoire de cet écrivain. Après avoir publié un premier roman intitulé Journal d’un oublié, l’Anep, selon Lazhari Labter, semble décidée à poursuivre sa tâche de découvreur, en publiant tous les manuscrits du chahid en question et sûrement ceux d’autres. Pour le moment, le côté édition est en dormance, apprend-on par ailleurs, avec le changement du boss de l’agence, le temps sûrement de compter les sous de la pub. Pendant une heure et sept minutes, A. Hellal a suivi pas à pas l’itinéraire de ce chahid écrivain, pétri de talent et de courage. Son film, qui porte donc le titre du journal de M. L. Bekkouche, est un hommage à ces gens de plume qui sont morts les armes à la main. Un bon point pour l’ENTV.

 

A. B.

 

 

Publié dans HISTOIRE DE GRAREM

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